Le 27 mars 2011, la maîtrise de la cathédrale de Metz a donné un concert à Neuwiller. Voici le retour publié par DNA Saverne :
« Le savoir-faire de la Maîtrise
Invitée par «Musiques au Pays de Hanau», la Maîtrise de la cathédrale de Metz a donné dimanche une superbe démonstration de son savoir-faire vocal diversifié à l’abbatiale de Neuwiller.
La Maîtrise de la cathédrale de Metz, dirigée par Christophe Bergossi, a proposé un programme en quatre parties bien délimitées. (Photo DNA)
L’ensemble vocal lui-même est une rencontre de plusieurs formations qui ont en commun la pratique de la musique liturgique et l’animation de cérémonies religieuses, en particulier à la cathédrale de Metz.
En grande formation, il regroupe une trentaine de chanteurs dont les âges extrêmes ne sont pas sans rappeler ceux des lecteurs de Tintin.
Mention spéciale au Miserere de G. Allegri
Un programme en quatre parties bien délimitées a offert un vaste répertoire de pièces connues, et d’autres moins souvent exécutées. Le chant d’entrée était un utile rappel de la place fondamentale que le grégorien occupe depuis des siècles, présent à la fois dans son écriture originale et repris dans des compositions ultérieures au titre de citation ou de ligne mélodique harmonisée.
Une mention spéciale revient au Miserere de G. Allegri où le foisonnement de voix qui paraissent innombrables et les hauteurs vertigineuses étaient rendus avec une finesse et une perfection vocales peu communes.
Le répertoire romantique n’était pas en reste avec un Laudate Pueri pour voix de femmes de F. Mendelssohn, des extraits d’une messe dans la tradition postromantique française de H. Nibelle et d’un cantique de la même veine du compositeur T. Gouvy, ayant vécu dans la proche Moselle au XIX e siècle.
Des compositions du XX e siècle, un sage Salve Regina de F. Poulenc et un motet plus audacieux évoquant une volée de cloches dans un univers sonore de notes très rapprochées ont été également été offertes.
La conclusion revenait à M.-A. Charpentier avec quelques-uns de ses motets. Le récent concert de la maîtrise au château de Versailles y était sans doute pour beaucoup. Ici, la tradition musicale rejoint par moments celle de l’opéra, la musique est solennelle, grave, poignante par moments, les solistes se relayent élégamment et rentrent à nouveau dans le rang.
Christophe Bergossi est un chef souriant, efficace, il parvient à combiner l’accompagnement au clavier et la direction. Tout cela est possible grâce à un travail vocal rigoureux, régulier, dont les effets se ressentent à l’écoute : équilibre des pupitres (où règnent somptueusement les sopranos), beauté du timbre, résistance des voix pour un programme de durée certes raisonnable mais très astreignant. C’est bien pourquoi les nombreux auditeurs qui auraient souhaité un bis se sont rendus à l’évidence: une fois certains seuils atteints, il faut bien s’arrêter. »